samedi 16 décembre 2017

FOI ET PSYCHOLOGIE: Le syncrétisme Africain

Un mélange entre le traditionalisme et la religion chrétienne.

Chrétien le jour, traditionaliste la nuit, marcher avec des talismans et fétiches de protection :  voila le commun de beaucoup d’Africains. L’on  est sans ignorer qu’un Africain baptisé fait sans doute un chrétien de plus mais ne voudrait pas dire un Africain de moins. L’eau bénite ne fait pas disparaitre la culture; ce rite d’initiation chrétienne n’enlève rien en ces qualités d’Africain. Or nous savons qu’être baptisé c’est accepter Jésus-Christ comme seigneur et sauveur. L’on parlera donc ici d’une double identité (culturelle et religieuse). Hormis le fait que l’inculturation nous a permis de célébrer Dieu en nos cultures (chants et prières en langues locales, les tamtams, les balafons), l’homme africain est très attaché à sa nature, à sa culture, à ses ancêtres et  conçoit le monde en trois dimensions (le monde physique naturel, le monde surnaturel ancestral et le monde surnaturel divin).Aujourd’hui l’on observe les familles qui baptisent de plus en plus les enfants dans les églises. L’Africain face à un problème voit d’abord le mystique et par la suite confie ce problème à Dieu. Il a besoin d’un Dieu qui va l’aider et non d’un Dieu qu’il va servir. L’on entend très souvent : « mes activités ne marchent pas », aussi pour des soucis de santé, difficultés de la vie  et problèmes dépassant l’entendement humain (mystiques) il cherche les causes et les solutions de ses malheurs. Trouvant ses prières vaines, lentes et inefficaces, Il soupçonne le surnaturel mystique et se rend chez les médiums (marabouts, charlatans) en disant que  l’homme a besoin d’une double protection (divine et traditionnelle) car comme dit l’évangile : « Aide-toi et le Ciel t’aidera » ; pour retrouver auprès de ce dernier des solutions mais aussi une connexion ancestrale. Car il se dit « si l’on prie les saints pour intercéder pour nous pourquoi pas nos ancêtres aussi, si on prie devant des statuettes et croix pourquoi pas nos crânes). L’on se demande comment faisaient nos parents avant le christianisme. Ce médium est chargé de donner les causes et solutions à ces problèmes. Ces causes peuvent êtres multiples et variées (défunt fâché, jalousie d’un proche…). Il sera chargé de le mettre en connexion avec le surnaturel en lui prescrivant des sacrifices qu’il devra effectuer pour soit se réconcilier avec l’ancêtre en question en apaisant sa colère et sauvegarder sa protection, soit éradiquer le sort. C’est notre identité culturelle car l’homme africain est par essence animiste. C’est au cours du dix-neuvième siècle que le christianisme arrive en Afrique, alors que les Africains vénéraient déjà leur Dieu. Le culte de l’animisme se caractérise par sa complexité, sa diversité de sacrifice (animaux, huiles, aliments…) et de croyance (croire aux esprits des eaux, des forets, des arbres…). Ce qui crée dans la tête de l’Africain un dilemme entre le sacré et le divin. Ces cultes nous ont été transmis par nos parents de manière orale. L’Africain se préoccupe aussi de son salut (de la vie éternelle), c’est donc pourquoi il se replie sur l’Eglise et est adepte de celle-ci pour ses idéologies de paix et de tolérance. Il souhaite pratiquer les deux religions et ne veut pas abandonner sa tradition car jadis animiste converti au christianisme.
                                                                                                           Nkonda Nana Stéphane

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