Un mélange entre le traditionalisme et la religion chrétienne.
Chrétien
le jour, traditionaliste la nuit, marcher avec des talismans et fétiches de
protection : voila le commun de beaucoup
d’Africains. L’on est sans ignorer qu’un
Africain baptisé fait sans doute un chrétien de plus mais ne voudrait pas dire
un Africain de moins. L’eau bénite ne fait pas disparaitre la culture; ce rite
d’initiation chrétienne n’enlève rien en ces qualités d’Africain. Or nous savons
qu’être baptisé c’est accepter Jésus-Christ comme seigneur et sauveur. L’on
parlera donc ici d’une double identité (culturelle et religieuse). Hormis le
fait que l’inculturation nous a permis de célébrer Dieu en nos cultures (chants
et prières en langues locales, les tamtams, les balafons), l’homme africain est
très attaché à sa nature, à sa culture, à ses ancêtres et conçoit le monde en trois dimensions (le
monde physique naturel, le monde surnaturel ancestral et le monde surnaturel
divin).Aujourd’hui l’on observe les familles qui baptisent de plus en plus les
enfants dans les églises. L’Africain face à un problème voit d’abord le
mystique et par la suite confie ce problème à Dieu. Il a besoin d’un Dieu qui
va l’aider et non d’un Dieu qu’il va servir. L’on entend très souvent : « mes
activités ne marchent pas », aussi pour des soucis de santé, difficultés
de la vie et problèmes dépassant
l’entendement humain (mystiques) il cherche les causes et les solutions de ses
malheurs. Trouvant ses prières vaines, lentes et inefficaces, Il soupçonne le
surnaturel mystique et se rend chez les médiums (marabouts, charlatans) en
disant que l’homme a besoin d’une double protection (divine et
traditionnelle) car comme dit l’évangile : « Aide-toi et le Ciel
t’aidera » ; pour retrouver auprès de ce dernier des solutions mais
aussi une connexion ancestrale. Car il se dit « si l’on prie les
saints pour intercéder pour nous pourquoi pas nos ancêtres aussi, si on prie
devant des statuettes et croix pourquoi pas nos crânes). L’on se demande comment
faisaient nos parents avant le christianisme. Ce médium est chargé de donner
les causes et solutions à ces problèmes. Ces causes peuvent êtres multiples et
variées (défunt fâché, jalousie d’un proche…). Il sera chargé de le mettre en
connexion avec le surnaturel en lui prescrivant des sacrifices qu’il devra
effectuer pour soit se réconcilier avec l’ancêtre en question en apaisant sa
colère et sauvegarder sa protection, soit éradiquer le sort. C’est notre
identité culturelle car l’homme africain est par essence animiste. C’est au cours
du dix-neuvième siècle que le christianisme arrive en Afrique, alors que les
Africains vénéraient déjà leur Dieu. Le culte de l’animisme se caractérise par
sa complexité, sa diversité de sacrifice (animaux, huiles, aliments…) et
de croyance (croire aux esprits des eaux, des forets, des arbres…). Ce qui crée
dans la tête de l’Africain un dilemme entre le sacré et le divin. Ces cultes
nous ont été transmis par nos parents de manière orale. L’Africain se préoccupe
aussi de son salut (de la vie éternelle), c’est donc pourquoi il se replie sur
l’Eglise et est adepte de celle-ci pour ses idéologies de paix et de tolérance.
Il souhaite pratiquer les deux religions et ne veut pas abandonner sa tradition
car jadis animiste converti au christianisme.
Nkonda Nana Stéphane
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